vendredi 15 mai 2015

Ils ont abandonné leur démarche agile!


Cela fait plusieurs fois que je rencontre une entreprise ou que j'entends autour de moi que telle ou telle entreprise, a abandonné une démarche ou une méthode agile. Certains perçoivent d'ailleurs l'adoption des méthodes agiles comme une mode passagère.

Même s'il est assez facile de comprendre une démarche, ce n'est pas pour autant qu'il est facile de la mettre en œuvre. En effet, lorsque l'on regarde de plus près ce qui se passe, on se rend compte qu'il y a plusieurs raisons à ces abandons : problèmes humains, culturels, organisationnels, compréhension imparfaite de la méthode et de ses enjeux. Ce qui se traduit par exemple, par :
  • Un Scrum Master qui peine à laisser son rôle de chef de projet, pour devenir non pas d'abord celui qui décide pour les autres, mais un facilitateur.
  • Des rétrospectives sans bénéfice probant que l'on finit par abandonner.
Il s'en suit une perte de motivation, et comme il est plus facile de revenir à sa zone de confort et de procéder comme avant, avec le « bon vieux cycle en V », on abandonne ces pratiques. Mais cela ne revient-il pas à faire la politique de l'autruche ?

Abandonner l'agilité c'est très souvent se priver d'outils qui justement permettent de s'améliorer progressivement.
Si on ne fait plus de rétrospective (ce qui correspond au travail d'un cercle de qualité), on se prive la plupart du temps de retours réguliers sur le fonctionnement de l'équipe, les obstacles rencontrés, ce qui fait avancer plus rapidement et plus efficacement. On perd de la visibilité, de la réactivité, et l'appréciation du fonctionnement actuel devient plus flou.

Certaines situations de crise rappellent qu'il y a des problèmes non adressés. On va les traiter de façon plus séquentielle, on ne les traitera pas forcément tous. Il sera souvent plus difficile de justifier des mesures préventives. Et surtout tout cela prendra plus de temps.

L'organisation humaine de l'entreprise, ses processus, peuvent donc être un frein à cette transition vers l'agilité. 

Conduire un changement demande de la patience, de la persévérance et du courage. Avoir conscience des raisons pour lesquelles on le fait, de leurs bien-fondés est nécessaire. Car il ne s'agit pas de suivre une mode, ou de faire comme les concurrents parce qu'ils le font. De plus si des équipes fonctionnent déjà en mode agile, nous avons vu qu'il peut y avoir des retours en arrière.
Il s'agit donc, non seulement d'accompagner le changement, mais aussi de tenir dans la durée.

Outre une formation des équipes et du management, voici quelques pistes pour perdurer dans une démarche d'amélioration continue:
  • Avant de commencer une démarche, identifier collectivement les raisons pour lesquelles on s'y engage,
  • Travailler sur les valeurs partagées, au besoin revenir dessus régulièrement.
  • Créer une équipe qui accompagnera la transition de l'organisation, de façon légère en mode Scrum.
  • Utiliser les jeux agiles afin de maintenir la dynamique et d'avancer dans le  changement.
  • Continuer à apprendre de ses échecs de façon constructive.
  • S'il le faut, remettre en question l'organisation, les critères d'évaluation des personnes.
Mais surtout, il faut un management impliqué qui croit en cette aventure et qui n'hésite pas à se faire accompagner.